Le nouvel album de Renaud (tatatin !)

Salut les Aminches (comme il le dis si bien),

Renaud, le retour. Renaud c’est simple, on aime ou aime pas. Parce que Renaud, c’est un sacré personnage ! Ses idées révolutionnaires, ses coups de gueule, mai 68, les nuits passées dehors, ses premiers concerts dans des petits bars sympas de la capitale, sa rencontre avec Coluche, ses pétages de plombs, sa mélancolie, sa descente aux enfers, son intérêt majeur pour la boisson…Enfin, c’est Renaud quoi.
Né le 11 mai 1952, il grandira dans une fratrie de 5 frères et sœurs, dont son faux jumeau, David. On s’en fiche un peu mais sur chaque biographie de Renaud on nous le dit. Alors je vous le dis. Renaud a un jumeau et on est content pour lui.
Issu d’une famille d’intellectuels, ses parents, et notamment sa mère, lui inculqueront la plupart des valeurs qu’il a fermement défendues : l’amour, la révolution, l’envie de changer le Monde, la haine des flics, des militaires (je ne sais pas vraiment si c’est une valeur mais bon), bref, tout ce que l’on retrouve dans ses textes. Parce que Renaud c’est avant tout un chanteur à texte et non à chanteur à voix. La voix, soyons honnête, il ne l’a jamais eu. Mais la force de ses mots a fait de lui l’un des chanteurs les plus appréciés de France. Ses actions et ses œuvres ont touché la plupart des Français. Son histoire aussi. Le chanteur a vécu des sales moments. La disparition de Coluche, le parrain de sa fille, sa séparation d’avec sa première femme et son divorce, le monde qui part en vrille, les idées noires, l’alcool, la cigarette…Enfin, je ne vous referais pas toute son histoire, Wikipédia est ton ami et pour une fois, c’est très bien détaillé. Mais sa vie privée, ses déboires, ses conneries, ce ne sera pas le thème de mon article aujourd’hui. Je vais plutôt m’intéresser à son nouvel album, sorti le 8 avril 2016.

J’ai testé pour vous, le nouvel album de Renaud.
Je vais essayer d’avoir un point de vue qui soit le plus objectif possible. Je déteste dire ça parce que ça fait groupie, mais je suis l’une de ses plus grandes fan. Renaud, c’est le mec qui a bercé mon enfance et mon adolescence. C’est à mes deux grands frères que je dois la découverte. Quand j’avais à peine 8/9 ans et que j’écoutais de la daube (oui parce que Lorie et Alizée on ne va pas dire que c’était de la grande chanson française), eux contraient ma musique avec Renaud. Et j’y ai pris goût (merci). Le coup de foudre ça été à l’adolescence, quand j’avais envie de tout faire péter, quand j’avais mes phases de déprime, quand du jour au lendemain j’ai décidé d’arrêter de manger. Je ne dirais pas que ses chansons m’ont sauvé, mais elles m’apaisaient véritablement. Des fois ça me foutait encore plus le cafard mais j’aimais ça. Les mots qu’il employait me dévorait de l’intérieur et me faisait sentir vivante. Ça me transperçait comme jamais les textes d’un chanteur m’ont transpercé. De mon point de vu, ses plus belles chansons restent celles qu’il a écrites lorsqu’il était au bout du rouleau. C’est complètement dingue mais sa période noire a paradoxalement été une source d’inspiration non négligeable. Cœur Perdu (qui me tort toujours l'estomac quand je l'entend), Je vis Caché, Docteur Renaud Mister Renard, Baltique, Petit Pédé, Boucan d’Enfer, ça te prend quand même bien aux tripes.
On se souviendra aussi des chansons telles que En cloque, Fatigué, La Médaille, C’est quand qu’on va où ? , le magistral Mistral Gagnant, les très touchants Putain de Camion (hommage à Coluche), Morgane de toi (dédiée à sa fille Lolita), Manu et Manhattan Kaboul (duo avec Axelle Red), mon HLM, La Ballade Nord-Irlandaise, Miss Maggie (qui a bien foutu le bordel dans nos relations franco-britanniques) et bien d’autres encore.

J'ai eu la chance de le voir en 2007 lors de sa tournée Rouge Sang, à Grenoble. Beau cadeau de la part de mes parents, j'étais comme une dingue, devant la scène, bref, grand moment.
Peu importe aujourd’hui qui il est ou ce qu’il est devenu, ce qu’il a vécu où pas, il restera toujours pour moi un pilier de la chanson française.

Hier, une amie m’a prêté le CD de Renaud. Parce que, honte à moi, je ne l’avais pas acheté. J’ai reçu je ne sais combien de SMS de mes amis me demandant si je l’avais écouté. Et je me suis dit qu’il fallait que je m’y atèle. Donc, je suis rentrée du boulot et je suis allée me poser chez mes parents pour écouter le fameux CD (parce qu’ils ont encore un poste radio où on peut mettre un CD dedans, ça se fait rare dis !). J’ai mis play et j’ai laissé défiler les 13 chansons.
Alors ? Heureuse ? Mitigée. Il y a évidemment des chansons que j’ai adoré : J’ai embrassé un flic ou Hyper Cacher, qui relatent les attentats. Encore une fois, les mots utilisés sont justes, ils sont beaux, pour une situation qui elle, ne l’est pas. Également, Héloïse, pour sa petite fille ou Petit Bonhomme, dédiée à son fils Malone qui sont ont aussi très belles. Là, on ressent toute l’âme caractéristique du chanteur, ce qui fait de lui un mec ultrasensible derrière ses apparences de loubard.
La petite slave, chanson sur la prostitution. Sujet d’actualité, sujet dramatique.
J’ai aussi beaucoup aimé Mon Anniv’ et Les Mots. Parce que ça me parle, c’est bien dit, c’est lui quoi.
Pour les autres, je reste sur ma faim. Toujours debout, à force de passer en boucle sur toutes les ondes, ça nous gonfle. Pas aimé non plus Dylan ou la Nuit en taule. Plus de voix, plus de rythme, du vu et revu. Ta batterie, deuxième chanson en l’honneur de son fils sur cet album, avait un fait carton à sortie en 2015. En effet, elle figurait sur l’album de Grand Corps Malade. Je respecte énormément cet artiste, mais je n’accroche absolument pas avec le slam. Donc j’ai eu plus de mal, même si Renaud a revisité cette chanson pour son album.
Bref, pour les fans et même les moins fans, il faut l’avoir écouté. Ne vous attendez pas à un miracle. Sa voix déraille parfois, on sent qu’il a ramassé et on le sent fébrile par moment. On capte aussi qu’il s’est beaucoup calmé par rapport à l’époque d’Hexagone, Laisse béton, Ptite conne ou la Ballade de Willy Brouillard. Mais ça reste Renaud. L’amoureux de l’Humanité. L’amoureux de l’Amour.

La logique voudrait que je mette en lien l’un des 13 titres que l’on trouve sur son nouvel album.
Mais cet article est aussi un clin d’œil à S, partie beaucoup trop tôt et beaucoup trop brutalement de nos vies. Alors parce qu’elle aimait tant Renaud, qu’elle y trouvait aussi parfois une échappatoire et qu’on a écouté des millions de fois ses CD ensemble à l’époque de notre adolescence, je vous renverrai vers la majestueuse chanson Manu (du troisième prénom de Renaud, Manuel), la préférée de S. qui j’espère d’où elle est, continue son long voyage…

https://www.youtube.com/watch?v=DtCbYUcYK50