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L'auto-test VIH

par Célia CHOMAZ 13 Mai 2016, 12:59 Bien-être - Santé

L'auto-test VIH

Salut,

Sujet délicat mais sujet quand même.
Véritable fléau du XXème et XXIème siècle, le SIDA (syndrome d'immunodéficience acquise) est aujourd'hui considéré comme la plus grande épidémie pandémique que le Monde ait connu. De part sa durée mais aussi et surtout, de part ses victimes.
C'est le VIH (virus d'immnodéficience humaine) qui entraîne à terme, la maladie du SIDA.
Il n'y aujourd'hui aucun vaccin ni aucun traitement permettant la guérison de la maladie. Seuls des traitements à long terme permettent de ralentir la maladie.

Découvert en 1980 aux USA, le SIDA s'est propagé à une vitesse fulgurante. Les premiers symptômes de la maladie sont apparus au sein de la communauté homosexuelle. Mais attention aux amalgames ! Ce ne sont absolument pas les homosexuels qui ont "créé" et proliféré le virus. Les origines restent aujourd'hui floues, mais de nombreux chercheurs pensent que la maladie est d'origine animale (singes ou chimpanzés).
Ce qui semble plus probable, c'est que la libération des mœurs des années 70/80, les voyages, la polygamie dans certains pays, la prostitution non protégée, le manque d'hygiène etc. ont massivement facilité la propagation du virus.
Au départ de la découverte du SIDA, les chercheurs se sont essentiellement penchés sur la transmission sexuelle du virus. Puis, au fil de leurs recherches, ils se sont aperçus qu'il se transmettait également par voie sanguine mais aussi durant la grossesse ou l'allaitement.
En France, comme dans d'autres pays tel que le Canada ou la Chine, les scandales du sang contaminé ont complètement ébranlé la confiance publique. Très vite, de nombreux dispositifs ont été mis en place et des campagnes scientifiques, politiques, médiatiques ont été instaurées afin de combattre ce Mal.

Malheureusement, aujourd'hui encore, de nombreux pays sont grandement touchés. Pourtant, de nombreux pays mettent tout en oeuvre pour informer et avertir leurs citoyens. Allant des spots publicitaires aux réunions d'information ou encore aux visites dans les collèges et lycées, les gouvernements ne lésinent pas sur les moyens. Mais les nouvelles générations semblent-être plutôt imprudentes voir pour certaines, indifférentes au phénomène.
En France, le corps médical estime à 150 000 les personnes vivants avec le virus du SIDA dont 30 000 qui ne le savent pas. Chaque année, ce sont entre 7000 et 8000 nouveaux cas qui sont détectés dans notre pays.
Beaucoup de progrès sont encore attendus et notamment dans les pays d’Afrique, d'Asie ou d'Amérique centrale. En effet, la précarité des populations est la source principale de la transmission du virus. Ce n'est sans compter les mœurs et les coutumes ancrées dans certaines civilisations ou villages.

Le moyen le plus fiable pour se protéger du SIDA est l'utilisation du préservatif (féminin ou masculin).
Rappelons que les moyens de contraception type pilule ou implant ne protègent pas du virus.
Si un couple souhaite se passer du préservatif, un dépistage des deux partenaires est vivement recommandé. Attention là encore, une fois le dépistage fait et les partenaires n'utilisant plus de préservatif, la fidélité dans le couple doit être respectée (ou du moins, en dehors du "devoir" moral, si écart il y a, protégez vous !).
A savoir également qu'une femme séropositive qui attend un enfant et qui bénéficie d'un traitement contre le VIH, a aujourd'hui toutes les chances de donner naissance à un bébé en bonne santé. Une belle avancée médicale, donc !

En France, il y a aujourd'hui plusieurs façons de se faire dépister. Plus le dépistage est fait tôt, plus la prise en charge sera effective.
On trouve :
-les centres de dépistage qui sont anonymes et gratuits. Comptez environ une semaine pour avoir les résultats.
-les laboratoires d'analyse : sur ordonnance (médecins généralistes, gynécologues) ou sans ordonnance mais dans ce cas, cela ne sera pas remboursé. Comptez entre 2 et 5 jours pour avoir les résultats, tout dépend des labos.
-les hôpitaux
-les centres de santé universitaires (pour les
étudiants)
-les auto test VIH : depuis le 15 septembre 2015, les pharmacies françaises peuvent être équipées des auto-test VIH.
Sachez que si vous avez pris des risques dans les trois mois précédant votre auto-test, les résultats peuvent être faussés (4 à 6 semaines pour les prises de sang). Par sécurité, faites votre dépistage trois mois après votre prise de risque.
A savoir que si les test VIH sont positifs, une nouvelle analyse de sang sera effectuée.

Qu'est ce que l'auto-test VIH ?
C'est un test à faire chez soi, sans ordonnance, sans médecin, seul ou accompagné peu importe, vous êtes libre (vive la Démocratie !).
On le trouve en pharmacie, les prix variant de 20 à 30 euros non remboursable.
Le résultat est connu sous 15 minutes.
Au jour ou j'écris cet article, ces tests sont en train de se généraliser mais ne restent pas accessibles pour tout le monde. En effet, seules 2 pharmacies sur 5 en seraient équipées.
C'est la société française AAZ qui a conçu ce test et le laboratoire MYLAN qui l'a commercialisé en France.

J'ai testé pour vous, l'auto-test VIH.
Aujourd'hui, un peu avant midi, je me rend dans ma pharmacie à qui j'avais demandé en début de semaine un auto-test (donc, sur commande).
Je m'attendais à une grosse boite rouge, avec une vieille image dessus type "DANGER" mais non, comme vous pouvez le voir sur la photo, l'emballage ne fait pas si peur que ça.
A l'intérieur, une notice explicative et je dois dire qu'elle porte bien son nom (oui parce que des fois les notices explicatives, c'est pas du luxe). Tout est bien détaillé et bien expliqué.
La voici (notice de l'auto-test trouvée sur net) :
http://www.autotest-sante.com/medias/fichiers/notice_aaz_fr_vf2.pdf

J'ai donc suivi à la lettre ma petite notice.
Le test est facile d'utilisation. Tu sors tout le matos, tu te poses tranquillement, tu te calmes, tu respires un grand coup et tu y vas. Tu prépares ton support comme indiqué sur la notice, tu laves tes mimines à l'eau chaude, tu les sèches, tu désinfectes ton doigts et tu piques. Tu récoltes ton sang et tu attends. Tu attends. Tu attends encore. Attends, on te dis !
15 min plus tard, tu as le résultat. 15 min c'est pas 10 min ni 20 min (sinon c'est faussé), c'est 15 min, point. Donc le plus simple, c'est de prendre un chrono, au moins t'es sûr. Le plus long, c'est l'attente. Encore que 15 min c'est rien dans une vie comme diraient les Anciens, mais 15 min dans l'angoisse, c'est interminable.

S'il y a qu'une bande, le résultat est négatif.
S'il y a deux bandes, le résultat est potentiellement positif. Il faut donc contacter le plus rapidement possible un médecin. Une prise en charge sera mise en place.

Bien sûr, la fiabilité n'atteint pas les 100% (ce serait plutôt de l'ordre de 99%), mais bon, c'est toujours ça.

Les moins :
-Je pense que le plus sûr reste le dépistage soit en centre soit en laboratoire. Mais l'alternative de l'auto-test est tout de même intéressante dans la mesure où elle est plus rapide et tout de même fiable.
-Reste que le test est "inutile" si la prise de risque remonte à moins de 3 mois. Donc parfois, il peut amener à de faux espoirs et ça, c'est pas cool du tout...
-Le prix. Jugé trop excessif. J'ai payé 25,75 euros pour un test. Si ton test ne marche pas, si tu t'es raté quelque part, si ton matos est endommagé, tu te sens un peu roulé quand même.
-Pas encore généralisé dans toutes les pharmacies.
-Pas sûre que ça augmente les dépistages (du moins, pas dans l'immédiat).
-Manque de communication concernant ce test. Cela fait depuis septembre qu'il est commercialisé, j'ai appris son existence il y a seulement un mois.

NB : Christophe MORAT, son nom ne vous dis peut-être rien, mais dans le monde de la Justice, il est connu. Cet homme a entretenu des relations sexuelles avec plusieurs femmes. Rien de choquant ici, mais le fait est qu'il se savait contaminé par le virus du SIDA et qu'il a délibérément entretenu des rapports non protégés. Deux de ses conquêtes ont été contaminées. L'une d'elle s'est suicidée, ne supportant plus la situation. En 2005 donc, il est condamné à six ans de prison.
En 2008, il sort de prison en liberté conditionnelle. Il expose 6 de ses partenaires au virus du SIDA, l'une d'entre elle est contaminée.
En 2014, à Aix-en-Provence il été reconnu coupable par les assises d'administration volontaires de substances nuisibles ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente (oui le Droit des fois c'est long) et condamné à 12 ans de réclusion criminelle.
Cela étant dis, la Justice française reste floue là dessus. Parce qu'il faut démontrer que le partenaire atteint du virus était au courant de son état au moments des faits. La preuve est donc difficile à apporter. Et surtout, beaucoup ne savent réellement pas qu'ils sont séropositifs et donc la volonté de nuire à autrui ne peut être retenue.

Je reste persuadée que oui, ma génération (natifs des années 90) ainsi que les années 2000,nous ne sommes pas assez prudents. On connait les risques (et encore) mais on passe à côté, à grands coups de "ça ne m'arrivera pas" ou "c'est arrivé qu'une fois". Et je pense qu'on est sacrément cons. Parce que le SIDA, ça ne se guérit pas.

Bref, tout ça pour dire, sortez couverts, faites les fous si vous voulez, mais pensez à eux, à elles, à vous, protégez vous.

C.C

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